15 mars 2008

Un symbole contre un autre.

Cela fait plusieurs années que je projette d'écrire un post sur I. Betancourt. Deux choses m'en dissuadaient: la difficulté de faire un post sans passion et l'éventuel trollage inhérent à ce sujet. Force est de constater que le nombre de visites de notre blog me met à l'abri de la deuxième éventualité.

Sur la situation, avant que de la dame ne tombe dans les griffes des milices marxistes.

Ayant eu la chance de parcourir la Colombie il y à plus de 10 ans avec Aimé (la chance étant la Colombie, pas la proximité d'Aimé) nous avions pu constater la complexité de la situation. Dans les favelas, Ingrid ( je fais du name dropping , c'est plus court et ça flatte mon ego) jouissait d'une popularité étayée par les projets qu'elle avait conduits, càd qu'elle avait patronnés, ce qui revient au même dans ces environnements. Aimé et moi, outre que nous succombâmes aux charmes du Rhum de Cali, avons pu goutter aux charmes des contrôles routiers opérés par des enfants de 14 ans mieux pourvus en AK47 qu'en discernement dès la sortie des faubourgs de Medellin. Une visites chez des Bénédictins, racontant les rançonnages alternatifs des farcs et des paramilitaires nous interdirent tout manichéisme idéologique. Bref, la province colombienne est plus dangereuse que l'allergie au latex chez le touriste sexuel. Si nous avons pu le voir en quelques semaines, une personnalité politique aspirant aux plus hautes fonctions ne pouvait l'ignorer. Dès lors, si on ne peut mettre en cause la portée politique d'aller négocier avec les narco-guerrilleros, il est a la portée d'un socialiste de comprendre qu'on y risque sa peau (un peu comme quand on s'oppose a Poutine vous dirait Iouchtchenko).

Sur l'enlèvement

Mon expérience en terme d'enlèvement frisants l'expertise en politique internationale de miss boudin rouge 87 je vais me contenter de citer la Wikipédia:

Lorsque les pourparlers avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie sont arrêtés en février 2002, le gouvernement d'Andrés Pastrana donne l’ordre à l’armée de reprendre la zone de 42 000 km² cédés[réf. nécessaire].

Le 23 février 2002, le président Pastrana part en hélicoptère vers San Vicente del Caguán (Colombie) dans le but de rendre officielle la présence des forces armées dans la commune. Les autorités refusent à Íngrid Betancourt la possibilité de voyager par voie aérienne avec les journalistes qui accompagnent le chef de l’État[1]. Alors en campagne présidentielle, elle décide de ne pas faire marche arrière pour soutenir le maire de San Vicente del Caguán, membre de son parti politique.

Íngrid Betancourt prend la route de Florencia (capitale du département) qui mène à San Vicente del Caguán, malgré les avertissements du gouvernement lui signalant la présence de guérilleros procédant à des barrages en certains endroits de la route. Alors qu'une dernière barrière militaire empêche le convoi de continuer et que les militaires annoncent la présence des guérilleros quelques kilomètres plus loin, la candidate donne l’ordre à son conducteur de poursuivre sa route après avoir signé un document dans lequel elle se rend responsable de cette décision. Íngrid Betancourt et Clara Rojas passent plusieurs barrages des FARC jusqu'à ce qu'elles soient arrêtées à Paujil (Caquetá)[2].

Cet enlèvement s’ajoute aux autres enlèvements de personnalités politiques colombiennes et est considéré comme un enlèvement politique. “



Mon avis à moi que j'ai

Deux choses sont pour moi primordiales.

Ce n'est pas parce que je n'approuve pas toutes les idées de la dame ( notamment sa sortie sur le caractère « juste » de la lutte des fumiers marxistes Farcs) que je ne trouve pas inhumaine les manières des farcs. Qui que soit et quoi qu'ai fait un autre humain, la dignité humaine impose de le traiter correctement. Dès lors, je soutiens toute tentative de libération de tous les otages de ces ignobles narco-rançonneurs envers et contre tout. On chopperais des responsables farcs, je militerais tout autant pour qu'on les traite de manière digne et respectueuse sans préjudice de ma conviction que ce ne sont que des fumiers et des assassins.

D'autre part, la Colombie ne peut tolérer les agissement d'une telle milice sur son territoire et les forces régulières colombiennes ont toute la légitimité pour traquer et réduire au silence une organisation terroriste. Cela étant, même si je fus fort heureux de l'annonce de la neutralisation d'une des têtes pensantes (?) des farcs, je suis plus circonspect quant à l'incursion sur un territoire tiers sans autorisation. Il serait normal que ces pays laissent leurs espaces au militaires colombiens s'il ne luttent pas eux même pour l'élimination de ce chancre. Mais s'il ne le font pas, cela ne justifie en rien les incursions...



Pour conclure, je pense qu'il faut prendre garde de ne pas laisser l'envie de voir revenir les victimes des farcs à la vie normale prendre le pas sur une condamnation et une traque sans merci de narco-rançonneurs. Ces derniers qui infligent sans discernement une dernière preuve de barbarie en se camouflant derrière des valeurs qui ont perdu tout leur sens.