11 juillet 2005

Contestons (en un mot)

Contestons (en un mot)

Je viens d'entendre sur ma radio de service public préférée la sortie d'un alter présent au sommet d'Edimbourg à qui l'on demandait ce qu'il était venu exprimer. Sans se démonter (sans 'démonter' un Macdonalds non plus, ou alors en silence, ce qui serait une très belle performance), il expliqua au journaliste qu'il n'était pas venu pour convaincre qui que ce soit participant à ce sommet. Non, en fait, il est venu pour contester la légitimité du G8. De plus, il comptait aussi sur une exposition médiatique qui était susceptible de rallier des gens à sa cause.


Alors reprenons doucement car j'ai du mal à comprendre. Le monsieur déguisé en cool, n'est pas venu pour débattre. Il est venu pour remettre en cause le G8. Voila qui est particulièrement intéressant. Après tout, des observateurs cubains des Nations Unies était-ils présent lors des élections allemandes, américaines, anglaises, canadiennes, françaises, japonaises, italiennes, et russes? Bon pour les russes, Putin ne les aurait pas laissé approcher sans une carte du ''Putin Fan club,,. Mais bon ne chicanons pas, le débat n'est pas là. Ha voilà, pas de cubains à la vigie, et qui dès lors peut prouver, de manière non orientée par le 'marchandisme' outrageux évidement de vigueur dans ces huit pays, que ceux-ci ne sont pas de sordides dictatures militaires (le KGB, c'est pas militaire : QED)? En l'absence de rapporteurs cubains, comment être sûr que ces diables de pays soient des démocraties (Il est des Saint Thomas à tous les coins de rue). Le fait que le contestataire en question soit en train de défiler n'est qu'un simple indice, pas une preuve. Même sous Pinochet on pouvait défiler pour faire valoir un droit, celui d'être d'accord. Seul bémol: on ne pouvait que critiquer les vilains gauchistes. Si on critiquait el Presidente, c'était synonyme de:

1. Tour en hélicoptère
2. Plouf
3. Jaws.

Mais ici que risquent-ils en défilant, à priori contre le pouvoir en place? Dans la mesure où ils n'essayent pas d'introduire par inertie un caillou dans la tête d'un gendarme local, ils ne risquent rigoureusement rien, et heureusement d'ailleurs. On peut donc supputer que ces huit pays sont des démocraties dont les élections se déroulent à tout le moins de manière satisfaisante.

Comment, dès lors, peut-on remettre en cause le G8? Ce sont d'une manière ou d'une autre des représentants élus du peuple qui se rassemblent pour coordonner leur politiques, en particulier économiques. En vertu de quel précepte peut-on remettre en cause une réunion de chefs d'états démocratiquement élus? A la limite si l'idéal était de foutre gratuitement le bordel, avec, la complicité des médias et un certain succès, en essayant de passer pour les derniers défenseurs de la démocratie, on pourrait reporter que chaque contre-sommet est une pleine réussite. Mais bon, là, je ne vois toujours pas le museau d'un monde meilleur, excepté pour les vitriers locaux. Appliqué à la physique la remise en cause de la légitimité du G8, c'est comme dire : ''Moi de toute façon, moi, la gravité, je suis contre,, , et en effet, subséquemment, on plane?

J'espère pour le manifestant qu'il aura réussi à convaincre un véritable bataillon de nouveaux adeptes lors de ce contre sommet. Avec un argumentaire si finement ciselé, à moins de trois cents nouvelles adhésions, on pourrait parler d'une forme d'échec de la démocratie. Ne dit on pas cela lorsque les alters se con frontent avec la réalité? C'est aussi en un mot? Pas possible!

Enfin, vaut mieux entendre ça que d'être Vallon.

Delenda Porto Alegre